« 100 ans d’histoire des Coréens, 1919-2019 » est un ouvrage en coréen dont le titre originel est « Peurangseu hanin 100 nyeon-sa, 1919-2019 ».
Ce livre a été réalisé sous la direction de LI Jine-mieung, historien, professeur émérite à l’Université Jean Moulin – Lyon III, Lee Seog-soo, éditeur du journal Hanweekly et fondateur d’un plateforme de renseignements France.zone.com et Lee Sang-moo, le 33e et 34e président de l’Association des Coréens en France. Il est publié, en février 2019, conjointement par l’Association des Coréens en France et l’Overseas Koreans Foundation à Séoul. L’ouvrage a été conçu et compilé par un comité de publication dont les membres étaient au nombre de 40 personnes sous la présidence de Lee Sang-moo : historiens, auteurs, traducteurs, artistes, informaticiens, designers, graphistes, conseillers.
Il s’agit d’une oeuvre de référence dans laquelle est retracé le parcours de la communauté coréenne en France, des origines à nos jours, soit de 1919 à 2019. Bien qu’il y ait des Coréens qui avaient mis le pied sur le sol français avant 1919, nous considérons que le point de départ de la communauté coréenne en France date de 1919 car le premier groupe de 35 migrants coréens y était arrivé cette année-là pour s’établir durablement. L’an 2019 était également le centenaire de la fondation de la République de Corée provisoire à Shanghai en Chine en 1919. La création de cette République a un rapport direct avec la délégation coréenne envoyée à la même année à la Conférence de la Paix de Versailles qui a eu lieu après la fin de la première guerre mondiale.
Cet ouvrage décrit le passé et le présent des Coréens en France. Il peut servir de références ou guide ou points de repère pour projeter leur avenir.
Il a été publié à l’occasion de la célébration du centenaire du mouvement d’indépendance des Coréens du 1er mars 1919. C’est un livre de 475 pages, avec couverture en carton, accompagnées de nombreuses photos en couleurs illustrant différents aspects de la vie des Coréens en France.
Alors, qui sont ces Coréens, d’où ils viennent, comment ils vivent, comment ils intègrent la société française et où ils vont ?
La communauté coréenne d’aujourd’hui, consciente de l’importance de son histoire, a voulu se munir d’un ouvrage représentant sa mémoire collective.
Comment réaliser une telle oeuvre ?
Il y avait des articles publiés sur ce sujet, mais ils se limitaient à des événements ponctuels. Ils étaient parcellaires et dispersés, peu accessibles au grand public. D’où l’idée de concevoir et de réaliser un ouvrage général qui couvre tous les aspects de l’évolution de la vie de la communauté coréenne qui compte aujourd’hui pas moins de 15 000 résidents comprenant toutes les catégories sociales.
Avoir un tel ouvrage était un rêve non seulement des dirigeants de la communauté, mais de tous les Coréens qui habitent en France.
C’était un jour de printemps 2018. M. Lee Sang-Moo, le 34e président de l’Association des Coréens en France (ACR) à l’époque m’a fait part de son intention de réaliser une telle oeuvre, sachant que je, LI Jine-Mieung, suis historien, professeur émérite à l’Université Jean Moulin – Lyon 3, et que j’avais écrits un certain nombre d’articles portant sur des sujets variés : les relations diplomatiques entre la France et la Corée, le mouvement d’indépendance des Coréens à Paris en 1919-1921, l’arrivée du premier groupe de 35 migrants coréens à Suippes, une petite ville dans le département de la Marne, en 1919, engagés pour les travaux de déblaiements et de reconstruction après la première guerre mondiale, l’évolution de l’enseignement du coréen en France, la culture coréenne et la vie des Coréens en France dans la « Grande encyclopédie du peuple coréen » (Hanguk minjok munhwa dae-baekgwa sajeon) publié à Séoul par l’Académie des études coréennes (Hangukhak jungang yeonguwon) et dans les journaux hebdomadaires coréens à Paris tels que Euro-Corée (Eurofocus), Oniva, Paris Jisung et Hanweekly. Il existe d’autres sources telles que le recueil des articles concernant les communautés coréennes à l’étranger sur le site internet de l’Institut national d’histoire de la Corée (Guksa pyeonchan wiwonhoe) à Séoul et des articles des journaux coréens dans Naver News Archives.
Cérémonie de présentation de l’ouvrage 100 ans d’histoire des Coréens le 26 février 2019, hall de la Kyobo Tower à Gangnam, Séoul.
___________________________________________
La documentation, la compilation du texte, la mise en forme et la publication d’un tel ouvrage nécessite d’un fonds et de la participation d’un grand nombre de personnes, spécialistes ou simples témoins des faits.
Après le premier appel de M. Lee Sang-moo, je m’y préparais à cette opportunité. D’autre part, M. Lee Sang-moo a pris contact avec l’Overseas Koreans Foundation à Séoul. Ayant obtenu la promesse d’un soutien financier, il m’a recontacté au début juin 2019 afin de concrétiser son projet. Tout de suite, nous avons fait appel à M. Lee Seog-soo pour qu’il nous rejoigne dans ce projet. La présence de M. Lee Seog-soo était indispensable puisqu’il est éditeur du journal hebdomadaire pour les Coréens en France, le Hanweekly depuis 1995 et le fondateur du plateforme France.zone.com. Par la suite, iI a mis très volontiers à notre disposition d’un important fonds d’informations concernant la vie des Coréens en France depuis 1995 à nos jours.
Ainsi, nous trois, M. Lee Sang-moo, M. Lee Seog-soo et moi-même, nous sommes constitués membres du comité permanent pour la coordination, la conception, la documentation, la compilation, la mise en forme et la publication de l’ouvrage. Sans tarder, nous nous sommes mis au travail. La première chose à faire, c’était de former un comité élargi de compilation du texte. Il fallait rechercher des auteurs-spécialistes sur différents thèmes, de contacter les anciens qui pouvaient donner leurs témoignages et fournir des photos ou des documents. Il fallait également solliciter la participation active de toutes les associations ayant rapport avec la Corée.
Pendant tout l’été 2018, je me levais à 4 h du matin pour récrire la base de l’histoire des Coréens en France à partir de mes articles et d’autres sources diplomatiques, académiques et journalistiques.
Cela devait représenter la base notamment pour la période allant du premier contact direct entre les Français et les Coréens par le catholicisme au début du XIXe siècle jusqu’à la libération de la Corée du joug colonial japonais en 1945. Pour la période suivante qui va de 1945 à nos jours, il n’y avait pas beaucoup d’écrits ni études.
Cérémonie de présentation de l’ouvrage « 100 ans d’histoire des Coréens » le 26 février 2019, hall de la Kyobo Tower à Gangnam, Séoul.
A la mi-septembre, j’ai remis à M. Lee Seong-soo mes manuscrits très incomplets surtout pour la période de 1945 à nos jours. A la mi-septembre, M. Lee Sang-moo, M. Lee Seog-soo et moi avons mis en place un comité de compilation et un autre comité technique de mise en forme des textes et images. Les membres de l’ensemble de l’équipe de publication se sont élevés au nombre de 40 personnes, y compris M. Na Sang-won, le 45e président de l’Association des Coréens en France, qui a rejoint le comité permanent en décembre 2018.
M. Lee Seog-soo, bien qu’il soit très occupé pour la publication de son journal, le Hanweekly, s’est beaucoup donné pour revoir et compléter l’ensemble des textes qui arrivaient au fur et à mesure de l’avancement du travail de compilation. Il devait aussi coordonner les travaux de l’équipe technique de mise en forme.
Pendant toute la période de préparation, M. Lee Seog-soo a souffert des douleurs atroces aux épaules, mais il avait le courage de continuer son travail devant son ordinateur même sur le lit d’un hôpital à Séoul lors de son voyage en Corée en décembre 2018.
La version achevée des manuscrits a été encore une fois relue, et la mise en forme a été vérifiée par une équipe des éditions Korad à Séoul entre fin janvier et mi-février 2019 avant de l’envoyer à l’imprimeur.
Jusque-là, nous avons fait de multiples réunions. Nous avons fixé la date limite du retour des manuscrits. Parfois nous étions obligés d’harceler les auteurs de respecter le délai.
Notre date butoir était fixée au 25 février pour l’achèvement de l’impression et la finition de la fabrication de l’ouvrage. Ce délai a été tenu par un travail de forçat. Tous les membres du comité de publication étaient motivés, passionnés et dévoués. Ainsi nous avons pu organiser une cérémonie commémorant la sortie de notre ouvrage en coréen « Peurangseu hanin 100 nyeon-sa, 1919-2019 » (100 ans d’histoire des Coréens en France, 1919-2019) (475 p., 20€/23 000W, ISBN 979-11-89931-00-1) à Séoul le 26 février 2019 à 19 heures dans le hall de la Kyobo Tower à Kangnam, puis une autre à l’Ambassade de Corée à Paris après la cérémonie de la fête nationale du 1er mars.
C’est un ouvrage destiné à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des Coréens en France. Un tel ouvrage ne peut être exhaustif, mais il donne des informations fondamentales et une vision globale sur l’ensemble des aspects de la vie de la communauté coréenne à long terme, de 1919 à 2019. Des lacunes et des oublis, ainsi que les suites de l’histoire restent à la charge des acteurs, des auteurs et des chercheurs des générations suivantes.
Le livre se divise en trois parties. La première partie est consacrée à l’histoire des Coréens avant la libération de la Corée en 1945, la 2e partie, à celle de 1945 à 2019, et la 3e partie, à celle de la communauté coréenne par secteurs d’activités.
Dans la première partie,
les sujets traités sont le début des relations franco-coréennes, les activités de la délégation coréenne à Paris du gouvernement provisoire de Corée en 1919-1921, la création de la première Association des Coréens en France (Jaebeop han-gukmin-hoe) en 1919, les premiers étudiants coréens en France des années 1920-1930, sous l’occupation japonaise de la péninsule coréenne, et la vie des premiers peintres coréens à Paris des années 1920-1930.
La 2e partie
est consacrée à la reprise des relations diplomatiques entre la Corée et la France après 1949, la visite des présidents de la République de Corée en France, la restitution à la Corée du Sud en 2011, par la France, des documents (livres de rite de la cour royale de Joseon) de la Bibliothèque royale Oegyujanggak, lesquels avaient été amenés à Paris lors de l’expédition armée française à l’île de Ganghwa en 1866, les faits divers dans la communauté coréenne, les monuments français ayant rapport avec la Corée, le K-Pop et le fièvre de Hallyu, la vie diplomatique de l’ambassade de Corée à Paris, les organismes coréens tels que les délégations auprès de l’UNESCO et de l’OCDE, le Centre culturel coréen, l’Office du tourisme coréen, les entreprises coréennes implantées, les études coréennes et l’enseignement du coréen en France.
La 3e partie
concerne la vie des associations coréennes telles que l’Association des Coréens en France, l’Association Sonamou des peintres, l’Association des scientifiques, l’Association des entrepreneurs, la Chambre de commerce et d’industrie, les activités des restaurants et des magasins d’alimentation, la présence des cultes religieux comme l’église catholique, les églises protestantes, le temple bouddhique, le temple de bouddhisme du Cercle (Wonbulgyo), l’adoption des petits enfants coréens par les familles françaises, la traduction des œuvres littéraires, les activités des artistes, le cinéma, et les activités de diverses autres associations à Paris et en provinces, ayant un lien avec la Corée du Sud.
En somme, on peut y découvrir la peine et la joie vécues des Coréens en France à différentes époques. A ce titre, l’ouvrage constitue en quelque sorte l’Histoire de la Corée en miniature.
* LI Jine-Mieung,
professeur émérite
à l’Université Jean Moulin – Lyon III
Comments