Wang-Le Min Sook,
MCF à l’Université Jean Moulin – Lyon 3
Monsieur LI reçut plusieurs prix de son pays, la Corée, dont la décoration par l’Ordre du Mérite Civil de la République de Corée (médaille à l’effigie de grenade, Gungmin hunjang – Seongnyu-jang). Il fut aussi décoré par l’Ordre des Palmarès académiques en 2015.
Par Wang-Le Min Sook
Après ses études en langue et littérature françaises à l’Université nationale de Séoul, Monsieur LI Jin-Mieung vint en France comme boursier du gouvernement français en juillet 1971. Peu d’étudiants étrangers obtenaient une telle bourse à l’époque. Il obtint en 1973 le diplôme de maîtrise en démographie à l’Université de Caen.
En 1977, il soutint à la Sorbonne sous la direction du professeur François Crouzet (1922-2010) sa thèse de troisième cycle intitulée « Les relations économiques et financières entre la France et le Japon, de 1859 à 1914 ».
Entre 1983 et 1988, il devint chargé de cours à l’Université Jean Moulin – Lyon 3, et de 1985 jusqu’à sa retraite en 2012 à l’Université Paris Diderot – Paris 7. Il fut nommé maître de conférences de coréen à Lyon 3 en 1988 et promu professeur des universités en 2001, après son HDR, obtenue en mars 2000 à Paris 7. Il fut directeur de recherche extérieur pour les études coréennes à l’école doctorale 131 de la même université où il dirigeait ses doctorants.
Pendant ses années d’activités, il partageait sa vie professionnelle entre Lyon 3, où il enseignait le coréen, et Paris 7, où il avait une charge de cours et l’encadrement de ses doctorants, dont moi-même. En tant que l’un des rares habilités à diriger des recherches à cette période, il forma de nombreux docteurs en études coréennes. Par ailleurs, il était l’un des membres fondateurs de l’Association française des enseignants de la langue et culture coréennes (AFELCC), dont il assura la présidence pendant de nombreuses années. Cette responsabilité lui permit de contribuer au développement de l’enseignement du coréen dans l’enseignement secondaire.
Les contributions de Monsieur LI aux études coréennes sont multiples. Par sa formation, il était historien. Mais il intervenait sur les sujets géographiques, économiques et pédagogiques. Il avait beaucoup œuvré pour l’enseignement de coréen en élaborant plusieurs types de manuels et traduit un nombre important de textes littéraires. Nous ne recensons pas ici ses articles, nombreux et publiés en français, en anglais, en coréen et en japonais, tels que la rubrique « Histoire de la Corée (des origines à 1945), les deux Corées (1945-1991) », rédigée en collaboration avec LI Ogg pour le compte de l’Encylopaedia Universalis (1993, révision en 1999). Ses ouvrages se répartissent pour l’essentiel dans les domaines suivants :
La redécouverte des îlots Dokdo :
Dokdo, A Korean Island Rediscovered, Séoul, Northeast Asian History Foundation, avril 2010, 19,5 x 26,5 cm, 391 p., couverture en carton, 98 p. de cartes en couleurs. (Enlarged and revised English version of Dokdo, jiri-sang-ui jae-balgyeon (Rediscovery of Dokdo Island, from the historical and geographical viewpoint), Séoul, Éd. Samin, 2005, 342 p.
Dokdo, jiri-sang-ui jae-balgyeon (Rediscovery of Dokdo Island, from the historical and geographical viewpoint), nouvelle édition revue et augmentée, Séoul, Éd. Samin, 2005, 18 x 28 cm, 342 p. Reproduction de 54 cartes géographiques et des illustrations. 1ère édition, 1998, 248 p. L'ouvrage a obtenu le Prix Hanguk-Baeksang (39e année, 1998) pour publications et culture, décerné par le quotidien Hanguk-ilbo. Il a été sélectionné parmi les 100 plus beaux livres de Corée (le premier parmi les ouvrages sur les sciences humaines) en 2005.
Seoyang jaryo-ro bon Dokdo (Les îlots Dokdo - Take-shima, Liancourt - d'après les documents occidentaux), en coréen et en français, Paris, P.A.F.,
Outils pédagogiques
(Manuels de langue coréenne, grammaire, dictionnaire) :
Apprenons le coréen ! [한국어를 배웁시다 !], en collaboration avec Choi Eun-sook, Kim Bona et 7 autres co-auteurs, tome 2, manuel (245 p.) + CD audio + cahier d’exercices (175 p.), PUB (Presses Universitaires de Bordeaux), octobre 2014.
Apprenons le coréen! [한국어를 배웁시다!], tome 1 en 2 vol. manuel (229 p.) + CD audio + cahier d’exercices (127 p.), en collaboration avec Choi Eun-sook, Kim Bona et 7 autres co-auteurs, PUB (Presses Universitaires de Bordeaux), octobre 2013
Hanja [Dictionnaire des caractères Sino-Coréens], version française et anglaise dans une seule Apple Appli pour iPad, iPhone, iTunes, développée par COFRATECH, en collaboration avec Wang-Le Minsook, Charles-Emmanuel Veillard, Florent Potel, 4,99€, disponible sur Apple Store et iTunes Store, juillet 2012
Grammaire du coréen, T. 1 (alphabet, phonétique, syntaxe, verbes d'action, verbes de qualité, suffixes fonctionnels), 2e édition, Paris, P.A.F., 1ère édition, 1985, 350 p. ; 2e édition, 2007, 345 p.
Le Coréen pratique, 2ème édition revue et augmentée, Paris, P.A.F., 1ère édition en 1987, 246 p., 2e édition, 1996, 318 p.
Dictionnaire des caractères sino-coréens, en collaboration avec Jo Han-kyoung et Han Chang-su, Paris, P.A.F., 1993, 392 p.
Grammaire du coréen, T. 2 (les substantifs, les déterminants, les mots, le coréen standard), Paris, P.A.F., 1991, 426 p.
Initiation au coréen, écrit et parlé, en collaboration avec Maurice Coyaud, 2e édition revue et augmentée, Paris, P.A.F., 1ère édition en 1982, 180 p. ; réédition augmentée, 1990, 215 p.
Traductions de littérature coréenne
(contes, mythes…) :
Pourquoi l’eau de mer est salée et autres contes de Corée, textes réunis et traduits du coréen avec Maurice Coyaud, Éditions Gallimard, Collection « Folio 2€ », 2015, 97 p.
Aux origines du monde, Contes et légendes de Corée, traduction nouvelle en collaboration avec Maurice Coyaud, illustrations de Susanne Strassmann, Coll. « Aux origines du monde », Paris, Flies France, 2003, 188 p.
Tigre et kaki, et autres contes de Corée, textes réunis et traduits du coréen en collaboration avec Maurice Coyaud, Paris, Gallimard, Coll. « Connaissance de l'Orient », n° 69, 1995, 218 p.
Aubergines magiques, en collaboration avec Maurice Coyaud, Paris, P.A.F. (Pour l’Analyse du Folklore), 1ère édition en 1980, in-12, 128 p. ; 2e édition, 2002.
La Tortue qui parle, en collaboration avec Maurice Coyaud, 1979, Lyon, Fédérop, 258 p.
Contes populaires de Corée, en collaboration avec Maurice Coyaud, Paris, P.A.F., 1ère édition en 1978, 238 p. ; 2e édition, 1986, 238 p.
Los Angeles d'un rêveur de Yun Hûng-kil, traduction en collaboration avec Jean Golfin et Tcho Hye-Young, Arles, Ed. Philippe Picquier, 1997, 142 p.
Peintures érotiques de Corée, texte en collaboration avec Maurice Coyaud, avec peintures de Kim Hong-do (Danwon, 1745 - ?), Sin Yun-bok (Hyewon, 1758 - ?), Choe U-seok (Jeongjae, 1899-1965), Arles, Ed. Philippe Picquier, 1995, 21.5 x 26 cm, 100 p.
« 한불 문학의 가교 (La Balsamine et le lys) », 한뫼 김영윤 교수 은퇴 기념 제자 헌정 논문집, 서울, 바다 출판사, 1997, 246 p.
Histoire et ouvrages collectifs
- 100 ans d’histoire des Coréens en France - Coréens, cent ans de traverse, LI Jin-Mieung, LEE Seog-Soo et LEE Sang-Moo (sous la direction de), Association des Coréens en France et Overseas eans Foundation, février 2019, 475 p.
- La Corée (ouvrage collectif avec Claude Balaize, Li Ogg, Marc Orange), "Que sais-je ?", n° 1820, Paris, Presses Universitaires de France, 1991, 125 p.
*Cet ouvrage est traduit en japonais en 1994, Chosen hanto-o shiru kiso chishiki (Connaissances de base pour comprendre la péninsule coréenne), Coll. japonaise de "Que sais-je ?" n° 755, Tokyo, Ed. Hakusui-sha, 133 + iii p.
Parmi les nombreux ouvrages de M. LI Jin-mieung, son travail sur les îlots Dokdo, qui font l’objet des disputes du territoire maritime entre la Corée et le Japon, est aujourd’hui considéré comme une référence incontournable. Sa carrière de chercheur fut marquée par un souci constant des archives grâce à sa formation d’historien, à laquelle il restait fidèle, et des scrupules intellectuels.
Ses compétences linguistiques (bonne maîtrise des caractères chinois, dont il a fait un dictionnaire, et du japonais) y avaient aussi contribué. Les deux volumes de Grammaire du coréen, encore méconnus du grand public, fournissent une mine d’informations inégalées sur les règles et le fonctionnement de la langue coréenne. Sa contribution aux études coréanologiques est à l’aune de sa force de travail, qui fut exemplaire pour nous tous.
Wang-Le Min Sook,
MCF à l’Université Jean Moulin – Lyon 3
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