En commémoration de la journée du Hangeul le 9 octobre Les Coréens célèbrent aujourd'hui leur alphabet, le Hangeul.
En 2021, la Corée du sud compte parmi les dix pays les plus riches du monde. Et pourtant ce n’était pas le cas il y a seulement trente ans de cela, car à la sortie de la guerre de Corée, c’était un des pays les plus diminués, les plus pauvres et les moins ouverts à la mondialisation. Si aujourd’hui, la Corée du Sud est projetée sur le devant de la scène internationale, c’est premièrement grâce à une politique dictatoriale menée dans les années 60, ensuite grâce au poids des puissants conglomérats coréens «Chaebols» comme Samsung ou Hyundai et qui représentent 13% du PIB coréen, mais c’est aussi et surtout grâce à l’utilisation du patrimoine culturel coréen comme un outil du soft power depuis les années 1990.
On peut par exemple parler de la vague «Hallyu» qui se diffuse par le biais notamment de la musique et du cinéma coréen. Les patrimoines gastronomique coréen et de la langue coréenne (et son alphabet Hangeul) jouent un rôle important dans cette diffusion. La gastronomie coréenne se définit comme l’ensemble des traditions culinaires coréennes qui se transmettent de génération en génération. Elle est un marqueur très fort de l’identité nationale coréenne, fédératrice grâce aux valeurs qu’elle transmet et ses symboles.
Un des domaines le plus important quant à la vague Hallyu serait aussi la langue coréenne et son alphabet, le Hangeul. On peut énumérer comme pays qui utilisent le coréen : les deux Corées, la région du Yenbien (Nord-Est de la Chine), ancien territoire coréen du peuple Joseon, mais aussi une petite partie du territoire russe appartenant au peuple Goryeo, descendants des coréens. Il y aurait au total environ 80 millions de personnes qui utilisent le coréen comme langue maternelle. Cela fait d’elle la 15ème langue qui est la plus utilisée dans le monde.
Nous allons observer la tendance Hallyu en France à travers l’éducation scolaire et la culture populaire coréenne. Selon l’évolution du Hallyu, l’éducation scolaire du coréen en France est aussi augmentée quantitativement et qualitativement parlant. Afin de mieux comprendre le contenu du Hallyu, surtout dans le domaine audio-visuel, apprendre la langue coréenne ou du moins son alphabet Hangeul est devenue une sorte de rite de passage.
Le roi Séjong (billet 10 000 wons)
a inventé cet alphabet coréen, le Hangeul
La place de la langue coréenne dans l’éducation française
Nous allons parler de la tendance des cours coréens dans les établissements scolaires : université, lycée, collège, élémentaire.
1. Éducation dans les universités
Lors de l’apparition de la langue et de la civilisation coréenne comme spécialité dans les universités françaises dans les années 60, 70, les candidats se faisaient rare. Il y a seulement 20 ans de cela, on se faisait du soucis pour sa disparition, la plupart des étudiants intéressés par les spécialités asiatiques se focalisaient surtout sur le chinois et le japonais.
La langue coréenne et son système d’écriture Hangeul ont joué un rôle intermédiaire à la diffusion de la vague Hallyu sur la scène internationale, surtout dans les domaines de la K-pop, du cinéma, des dramas… Il en est de même pour la France.
Néanmoins, depuis les milieux des années 2010, les étudiants arrivent en foule pour choisir le coréen comme spécialité. En 2021, la proportion d’admission pour cette filière a atteint un sur vingt. Ce taux augmente régulièrement depuis, et le nombre de candidats grimpe plus vite que le taux d’admission chaque année. Dans le cas de l’université de Bordeaux pour cette année 2021, 1117 personnes se sont portés candidat pour 40 places. En France, 14 universités ont un département coréen (langue et civilisation coréenne) comme spécialité. Si au début, l’intérêt pour cette filière était d’approfondir sa connaissance générale de la Corée, maintenant faire du coréen est devenu comme un chemin nécessaire afin de devenir un expert dans un domaine donné, que ce soit pour la langue même ou pour la société, civilisation et culture.
2. Éducation dans les établissements lycéens et collégiens
En parallèle de la popularité du coréen dans les universités apparaissent des établissements scolaires scondaires qui prennent le coréen comme langue étrangère vivante. Deux collèges et quatre lycées enseignent officiellement le coréen en langue étrangère A, B et C dans toute la France. Les écoles coréennes dans les grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, etc… prennent aussi la responsabilité de l’enseignement du coréen. Dans ce genre de l’établissement, il y a 3 heures du cours par semaine et les cours dans les lycées se maintiennent via les EIE (Enseignement Inter-Etablissement). Contrairement aux établissements collégiens et lycéens reconnus par l’état français, où la plupart des élèves sont des français, les écoles coréennes au niveau des lycées contiennent des élèves diversifiés : français, franco-coréens, et les coréens nés en France ou expatriés. De ce fait, il est très difficile d’accorder le bon enseignement au niveau des élèves. Les établissements concernés essayent de trouver les bonnes solutions chaque année. Les cours coréens se font aussi grâce au Centre Culturel Coréen et par de nombreux établissements privés et communautaire comme l’Institut de Séjong.
La langue et l’écriture coréenne sont diffusées par de nombreux acteurs et à différentes échelles, parmi lesquels on ne peut omettre le gouvernement coréen. En suivant les rythmes du développement et de la progression de la tendance du Hallyu, les établissements (instituts) coréens gouvernementaux pour l’apprentissage du coréen se sont aussi mis en place, en France et partout dans le monde. La vague Hallyu présente sur Internet et les réseaux sociaux est le principal exportateur de cette tendance qui tend à se faire connaître de plus en plus non seulement en France, mais aussi dans le monde. Il est évident, suite à notre raisonnement, que le coréen (langue et écriture) ne tient pas une place essentielle dans la vague hallyu et son influence à l’international, cependant, elle fait partie des nombreuses vagues qui ont précédé le taekwondo, la musique, le cinéma, la k-food, la mode.
C’est en 2015 que le coréen être présenté pour la première fois au baccalauréat comme LV1 ou LV2, tel que le chinois et le japonais. Désormais, la langue coréenne est incluse dans la liste des épreuves obligatoires de langue vivante 1, 2 ou 3, et on vérifie ainsi le progrès de son statut en tant que langue étrangère. Par cette administration, la langue coréenne est devenue la 23e langue étrangère officielle dans la liste élaborée en 1993 pour les langues réglementairement évaluées aux baccalauréats général et technologique. Actuellement, 34 établissements scolaires français incluant des écoles primaires, collèges et lycées, répartis dans 10 régions offrent l’apprentissage de la langue et la civilisation coréennes ou un atelier coréen pour un total de 3.500 apprentis.
Exposition « Hangeul :
l’alphabet coréen à la rencontre du design »
CENTRE CULTUREL COREEN
20 rue La Boétie 75008 Paris
Du 22 septembre au 15 novembre 2021
L’influence des arts audio-visuels sur la langue coréenne en France
1. Le domaine de K-pop
En France, la vague Hallyu portée pour la plupart des cas par la k-pop et les k-drama touche principalement les jeunes de 12 à 25 ans. Même si ces arts se sont énormément mondialisés ces dernières années, notamment pour la k-pop, la place de la langue coréenne reste primordiale. Pour ce qui est de la k-pop, le marché tend à se
tourner vers une clientèle internationale et inclut de plus en plus d’anglais dans ses paroles. On peut citer l’exemple du titre entièrement en anglais «Dynamite» de BTS, qui est devenu un phénomène mondial. Pour certains, l’internationalisation de la k-pop représente un risque pour l’authenticité de ce style et ses valeurs «traditionnelles». Pour autant, la langue coréenne n’est pas mise en péril cette «américanisation» des paroles de k-pop. Il s’agit surtout d’une stratégie de commercialisation qui a pour but d’attirer un public plus large. Cependant, les industriels de ce milieu sont conscients que retirer la langue coréenne à la k-pop serait comme retirer son essence, puisque c’est le principe-même de ce genre de musical. La k-pop est donc en voie de globalisation mais tient à garder sa particularité qui la différencie des autres genres musicaux et qui est attrayante pour le public mondial: sa langue.
2. Le domaine de Drama et de Cinéma
Les k-dramas et films sont eux aussi en voie de démocratisation, mais cette démarche est moins flagrante. En effet, les séries coréennes sont de plus en plus consommées et les plateformes de streaming de plus en plus nombreuses et diversifiées. Sur les plateformes telles que Netflix ou Disney+ le nombre dramas rachetés ou créations originales explose suite à la demande à l’international. Pour autant, la langue coréenne n’est pas remise en cause. Malgré une diffusion de plus en plus vaste des séries coréennes, les dialogues sont presque systématiquement gardés dans leur version originale. Les sous-titres, nécessaires pour être visionnés par un large public et parfois traduits par des bénévoles, est devenu une marque d’authenticité des dramas coréens. Ainsi, de nombreux amateurs sont très vite sensibilisés à la langue coréenne, ses sonorités, et ses expressions les plus connues.
Nombreux sont ceux qui se lancent alors dans l’apprentissage de la langue coréenne, par le biais de sites, de cours particuliers ou d’études, pour pouvoir comprendre les dramas sans sous-titres ou simplement après s’être découverts une passion pour la Corée du Sud. Il en est de même pour la k-pop qui représente pour la culture coréenne une porte d’entrée vers l’expansion de la culture coréenne à l’international. De fait, le visionnage de k-dramas et l’étude des paroles de k-pop sont souvent utilisés comme un moyen ludique et amusant de s’améliorer dans l’apprentissage de la langue coréenne.
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