top of page
  • Photo du rédacteur.

La véritable histoire de ‘Femme de réconfort’ racontée par Griselda Molemans - Le Cas de Pays Bas

Par Jeong Yilang

On dit qu’il y a environ une vingtaine de pays auxquels l’armée japonaise a appliqué la politique de l’esclavagisme sexuel sous le terme litotique de "Femme de réconfort " durant la seconde guerre mondiale.

Néanmoins, ce chiffre est révisé par une journaliste d'investigation hollandaise, Griselda Molemans : qui dénombre plutôt 35 pays/états. D'après ses travaux, environ 500,000 femmes en ont été victimes dans le monde1.

Les pays/états qui ont été répertoriés (par ordre alphabétique) selon ses recherches sont : Australia, Bougainville & Buka, Brunei, Cambodia, China, East Timor, France, French Polynesia, Germany, Great-Britain, Hong Kong, Hungary, India & Andaman-Nicobar islands, Indonesia, Italy, Kiribati, Laos, Macau, Malaysia & Sabah and Sarawak, Myanmar, Nauru, The Netherlands, North Korea, Palau, Papua New Guinea, Philippines, Portugal, Russia, Singapore, South Korea, Spain, Taiwan, Thailand, Vietnam, USA & Guam

.


Rappelons que l'existence des Femmes de réconfort a été divulguée pour la première fois en 1991 par la sud-coréenne KIM Hak-Sun. Puis de nombreux témoignages des femmes qui ont suivi la même atrocité se sont succédés.

En Inde néerlandaise, des femmes néerlandaise, eurasiennes (néerlandaise-indonésienne) et indigènes étaient abusées, ceci restait en angle mort pour les recherches. La première femme qui a révélé ces faits est Jan Ruff O’Herne, australienne d’origine hollandaise, née en 1923 et morte en août 2019. Elle a brisé le silence sur son passé atroce un an après la révélation de KIM Hak-Sun. Elle a décrit son histoire sous le titre de ‘Un silence de 50 ans’ dont un film du même titre a été tiré.


Entre 350 et 500 femmes ont été répertoriées comme victime en Indonésie, terre coloniale hollandaise.

Lors de cette révélation par O’Herne, le gouvernement hollandais a fait un recensement de façon minimaliste et la plupart des documents ont été classés comme ‘non accessibles au public’, afin d’éviter tout conflit avec le Japon. Ces documents ne furent accessibles qu'en 2026. Éviter la réclamation de toute sorte de pension de guerre par les victimes, qui étaient des nationaux néerlandais dans le temps colonial, et maintenir une bonne relation avec le Japon sans conflits commerciaux ont été plus importants que le droit et la dignité de ces victimes.

Molemans qui a eu des doutes sur le rapport gouvernemental officiel publié en 1994 a commencé à faire ses propres recherches : elle rassemblait les témoignages et a obtenu et creusé les archives dans l’Institut Néerlandais de la Documentation de la Guerre (NIOD) et les archives nationales des Pays-Bas, Angleterre, France, les Etats-Unis et Australie. Quant aux archives néerlandaises, elle était accompagnée d’un avocat. Elle publie ainsi de nombreux articles et livres concernant les femmes de réconfort.


Le livre Guerre permanente2 a été publié en début de cette année 2020 : elle livre une des œuvres les plus fidèles de la réalité et du phénomène de cet esclavagisme de l’armée japonaise des années 1932-45.

C’est le fruit de ses efforts malgré les obstacles. Durant ses recherches, Molemans a observé un fait étrange : les soldats japonais payaient pour entrer dans ces bordels, mais aucune femme n’a reçu de l’argent ; où sont disparus ces fonds ?3


Molemans révèle que même des femmes allemandes, pays allié du Japon, ont été abusées comme esclaves sexuelles. Au début, les agressions se sont manifestées sous la forme de violences sexuelles irrégulières par les soldats japonais (troupe 48) envers des femmes allemandes dans la région de Blora en Indonésie hollandaise. Puis durant les mois de mars à avril 1942, vingt neufs femmes allemandes et une hongroise ont été internées de force et ont servi de femme de réconfort. A peu près un mois après, ces victimes allemandes et hongroise pouvaient quitter le bordel.


Selon ses révélations, on dénombre environ 70,000 femmes de réconfort (y compris hollandaises) dans le seul territoire colonial d’Indonésie. Des femmes indigènes (indonésiennes, papouasie) mais aussi australiennes, américaines, coréennes, taïwanaises et allemandes comptent parmi les victimes.



Le cas en Europe et les comptes-rendus de Molemans
Que devons-nous faire ? Le cas du Pays-Bas

Il est inévitable de coopérer internationa- lement sur ce sujet aux vues des nombreux pays concernés. Depuis l’installation des régimes d’Abe4 et de Suga5 au Japon, le gouvernement nie les faits et rejet toute responsabilité. Le gouvernement japonais a consciemment modifié la déclaration de Kono6 qui

reconnaît partiellement pour la première fois l’existence des femmes de réconfort, l'utilisation de la force contre leur volonté, ainsi que l’intervention de l’état japonais. C’est justement dans ce contexte que nous devons coopérer avec d’autres pays afin d'exercer une pression sur le Japon.

De ce fait, j’ai tenté de prendre un contact avec Griselda Molemans, et elle m’a transmis des documents utiles, fruits de ses nombreuses années de recherche. Je voudrais l'interviewer, mais veuillez patienter. Dorénavant, mes diffusions seront donc concentrées sur ses recherches et leur traduction en coréen en français, ainsi que les sujets liés.

Avant de finir cet article et pour de prochaines diffusions convenables, je voudrais mentionner trois points.


Premièrement, il s’agit de terme : le mot ‘Femme de réconfort’ est très "embelli" par rapport au fait.

Ce terme a été instauré par le gouvernement japonais pour les soldats japonais et on aimerait bien éviter son utilisation. Le mot ‘esclave sexuelle’ peut aussi s’employer, étant donné que le terme internationalement reconnu est Japanese Military Sexual Slavery (esclavagisme sexuel de l’armée japonaise).


C’est un mot qui explique le mieux le fait réel. Néanmoins, les victimes concernées expriment leur réticence sur ce mot, et préfèrent l’expression litotique de ‘Femme de réconfort’. Ce mot cache-t-il peut-être leur souffrance et silence des années passées ? On s’emploie aussi le mot ‘prostitution forcée’, je pense que ce n’est pas un bon terme. Car le mot ‘prostitution’ a un sens implicite de récompense financière à un service, que ce soit volontaire ou non par les femmes, ce qui est le cas de nos jours. Ce terme inclut aussi la réciprocité entre deux personnes.


En effet, Molemans emploie souvent ce terme, le modifiant en ‘forcé’ sauve la face. Mais j’éviterai pour les raisons mentionnées précédemment, ‘récompense’ et ‘réciprocité’. Dans mes articles (diffusions) soit ‘Femme de réconfort’ soit ‘esclave sexuelle

’ seront employés, cela dépendra du contexte. Parfois, le mot ‘Femme de réconfort de guerre’ est employé aussi par le gouvernement japonais. Ce terme est à éviter car, au même titre que le « reporter de guerre », il a une connotation positive et professionnelle. Cela assimile le terme de « femme de réconfort » à un métier, une vocation, que l’on pratiquerait de sa propre volonté. Qui oserait dire qu’une femme court après la guerre pour y servir un soldat ? A noter qu’il s’agit d’un terme officiel de l’armée japonaise.

Deuxièmement, c’est mon point d’interrogation sur la période où l’existence de ces femmes a été révélée au grand public. J’ai connu cette affaire quand j'étais dans ma dernière année universitaire, donc en1984. J’ai fait un stage dans un lycée féminin, et j’ai le souvenir net d'avoir discuté avec des élèves sur ces ‘Femmes de réconfort’ et des ‘Maruta de l’unité 731’.


Lorsque j’avais entendu cette cruauté de la vérité, cela est resté gravé dans mon cerveau, et j’avais passé des nuits blanches à la recherche de plus d’informations, d’où ma volonté profonde pour "transmettre" aux adolescentes. Je me souviens de raconter longuement le barbarisme général de la colonisation japonaise de la Corée et le sort de ces femmes et des marutas. Or, on dit que c’est en 1991 que cette affaire a vu le jour auprès du grand public grâce à KIM Hak-Sun. (Depuis, j’étais en France, je n’avais pas bien suivi l’actualité coréenne). D’où vient cet écart d’au moins 7 ans ? Malheureusement je n’ai aucun souvenir d’où et de comment j’ai obtenu ces informations. Le seul indice vient de mon grand frère qui a deux ans plus que moi. A l’époque où j’étais curieuse, c’était toujours au travers de lui que j’absorbais des connaissances que je n’ai jamais pu apprendre à l’école.


Pourrai-je résoudre cette énigme en lisant les documents et livres de Griselda Molemans?

Enfin, il doit y avoir une raison pour que YOUN Mi-Hyang garde le

silence sur ces faits. Elle est devenu député, après une longue carrière pour défendre ces femmes, pour réclamer le dédommagement et faire reconnaître ces faits auprès du Japon. Des nouvelles informations concernant cet atroce esclavagisme ont été mis à jour par Molemans. YOUN Mi-Hyang ne devrait-elle pas transmettre ces nouvelles informations au public coréen et réclamer des droits dignes de ces informations ? Est-elle devenue députée pour agir ou député pour devenir député ? Je lui pose la question.


*Passionnée de la lecture et de l’actualité politique et sociale, Jeong Yilang 정이랑 maintient une chaîne de YouTube 띠띠부리TITIBULI :

https://www.youtube.com/channel/UCIrTZUdjQaillRwuCyQkjCw.


Cet article est écrit principalement pour diffuser sur cette chaîne. Il est donc probable que vous trouveriez dans cet article une communication particulière avec ses abonnés. Elle continuera à écrire sur ce sujet, notamment en communiquant avec Molemans, et d’autres sur des sujets culturels, politiques et sociales.


1.Molemans m’a transmis les documents de ses recherches à titre personnel. Elle a publié les faits dans de nombreux articles.

2.A Lifetime of War en anglais et Levenslang Oorlog en néerlandais.

3. World war 2 atrocity, New proof in ‘Comfort women’, publié sur Sunday Times, le 17 novembre 2019 par Griselda Molemans.

4. Du décembre 2012 au septembre 2020.

5. Depuis septembre 2020.

6. La déclaration de Kono a eu lieu le 4 août 1993. Yohei KONO n’était pas le premier ministre japonais, il n’était que le secrétaire d’État

13 vues0 commentaire

Comments


bottom of page