19 athlètes au total, sur les 144 que compte la délégation sud-coréenne, ont été naturalisés en vu des Jeux.
Les enjeux dépassent largement le sport, les athlètes viennent des Etats-unis, de Russie, du Canada ou d'Allemagne.
Certains de ces sportifs ont un lien familial avec la Corée. D'autres, à l'image de la lugeuse allemande Aileen Frisch, championne du monde junior en 2012, y ont vu l'occasion de relancer leur carrière.
Nation olympique de second rang, la Corée ne pouvait pas se permettre une humiliation sur ses propres terres. Elle a donc commencé dès 2011 à enrôler des entraîneurs et des athlètes étrangers, comme d'autres pays avant elle. Onze des dix-neuf athlètes recrutés ont renforcé les équipes coréennes de hockey sur glace (7 hommes et 4 femmes). Ce qui n'a pas empêché l'équipe féminine « réunifiée » de se prendre un cuisant 8-0 dès sa première sortie samedi, face à la Suisse. Il faut dire que le pays ne compte que 300 pratiquants. Et qu'il s'aligne pour la première fois dans cette discipline lors de jeux olympiques.
la lugeuse allemande Aileen Frisch
Double nationalité
« J'ai aimé l'idée de devenir Coréenne et je m'amuse de nouveau », a déclaré la blonde Aileen, lors d'une interview accordée au New-York Times.
Ecartée de la sélection allemande pour les jeux de Sotchi, en 2014, écoeurée, elle avait arrêté sa carrière l'année suivante, à 22 ans à peine. Le salut est venu en 2016, d'un appel de Corée, qui avait recruté entretemps l'entraîneur allemand Stefan Sartor. Après plusieurs heures de cours de langue et de culture coréennes, un examen et un déménagement réussis pour devenir citoyenne du pays, Aileen a rejoint ses co-équipières fin 2016, une intégration qui n'allait pas de soi, reconnait-elle, parmi des joueuses plutôt méfianyes au départ.
Marissa Brandt (née le 18 décembre 1992), également connue sous le nom de Park Yoon-Yung, est une joueuse de hockey
sur glace coréo-américaine qui joue dans l'équipe nationale coréenne. Lorsqu'elle joue pour l'équipe nationale coréenne ou coréenne unifiée, elle utilise son nom de naissance, Park Yoon-Yung.
Plus facile, mais à peine, pour la hockeyeuse Marissa Brandt, née en Corée et adoptée par un couple américain. En 2016, sur présentation de son certificat de naissance, elle obtient la double nationalité, mais sans parler de coréen à l'époque. Même écueil pour la skieuse Jackie Kling, 23 ans, née en Corée et adoptée aux Etats-Unis, qui découvrit son pays natal en 2014. « Drôle de choc culturel quand on a l'air coréenne et qu'on ne parle pas la langue », témoigne-t-elle. Recrutée en 2015, elle a retrouvé, sur son maillot, son nom de naissance coréen, Lee Mee-Hyun. De belles histoires individuelles qui survivront, ou pas, à la fin des jeux.
(article de David Botbol, FranceInfo)
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