Les jeunes Parisiens séduits par la “communauté du rythme” La renaissance de l’ensemble de pungmul parisien “DONGNAMPUNG“
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“Dongnampung” – Groupe de percussions coréennes
Les jeunes Parisiens séduits par la “communauté du rythme” coréenne
La puissance explosive des percussions, la reconstruction du lien communautaire…
La renaissance de l’ensemble de pungmul parisien
“Dongnampung”
Au-delà du mur de la Maison de la Corée au sein de la Cité Internationale Universitaire de Paris, au cœur d’une rue tranquille de Gentilly, les sons du tambour résonnent de nouveau.
C’est que l’ensemble de percussions traditionnelles coréennes « Dongnampung »
renaît au sein du temple wonbouddhiste de Paris, porté aujourd’hui par une nouvelle génération.

Fondé au début des années 1990 par le maître Kim Jae-Young,
Dongnampung fut un groupe communautaire tout à fait singulier dans le paysage culturel français : artistes locaux et étudiants coréens y partageaient apprentissages et scènes, dans une dynamique rare et profondément interculturelle.
Aujourd’hui, de jeunes musiciens d’une nouvelle époque se rassemblent de nouveau autour de cette formation.

Pourquoi les jeunes Français sont-ils captivés par le pungmul ?
Dans les années 1990 et 2000, la presse française décrivait le samulnori comme « un art percussif explosif, où la tradition et la modernité coréennes se rencontrent ».
Le quotidien Le Monde écrivait en 2006 :
« Le samulnori réinvente sur scène les rythmes agricoles et chamaniques, attirant le public par une énergie immédiate. » De telles appréciations témoignent du fait que le pungmul et le samulnori sont des arts de l’instant, ne nécessitant ni mots ni explications pour toucher le public.
■ « Nous sommes les héritiers contemporains du samulnori »

Selon le maître Kim Jae-Young, la pratique de Dongnampung
« ne vise pas tant à préserver à l’identique la forme originelle du nongak traditionnel, qu’à prolonger la lignée contemporaine établie par le samulnori de Kim Duk-Soo ».
Fondé en 1978, l’ensemble de Kim Duk-Soo a donné naissance au « samulnori », forme moderne utilisant les quatre instruments essentiels des arts de scène traditionnels :
kkwaenggwari, jing, janggu et buk. Les rythmes joués par Dongnampung — samchae, dongsalpuri, hwimori, entre autres — s’inscrivent directement dans cette filiation.
Grâce aux tournées dans les festivals japonais et les salles de concert, le samulnori a su conserver la dynamique nomade du pankut tout en s’imposant comme une nouvelle forme de performance percussive adaptée aux scènes contemporaines. Cette période fut le tremplin d’une expansion en Europe, et c’est également au Japon que s’est constitué le premier réseau de management international du genre.
Le maître Kim se souvient :
« Dongnampung privilégiait les performances urbaines ou en salle plutôt que les grands madanggut, et cela s’accordait naturellement avec le système rythmique organisé par le samulnori. À partir du milieu des années 1990, Kim Duk-Soo et SamulNori se sont fait un nom dans toute l’Europe grâce au Festival d’Avignon et au Festival d’Automne à Paris. Après Avignon, ils ont enchaîné des tournées d’envergure à Paris — Théâtre de la Ville, Théâtre du Soleil — puis en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, aux Pays-Bas et en Europe du Nord, consolidant leur statut de “référence du percussionnisme coréen” en Europe. »
■ Dans les années 1990, les activités de « Dongnampung Paris »
allaient bien au-delà d’un simple club de la communauté coréenne

Performances de rue pour la Fête de la Musique à Paris
Performances à Glasgow dans le cadre d’échanges culturels coréo-britanniques,
Événements historiques et culturels aux Pays-Bas dans la ville natale de Hamel,
Invitations officielles en Algérie pour des spectacles de culture coréenne,
Et encore Coupe du monde 1998 en France,
Coupe du monde Corée–Japon 2002 –direction des groupes de supporters et performances percussives.
Mais la majorité des membres étant des étudiants, chaque départ pour la Corée après leurs études obligeait à recommencer l’enseignement depuis le début.
Malgré cela, le maître Kim Jae-Young n’a jamais quitté Paris depuis plus de trente ans et a continuellement entretenu la graine de ce groupe.
« L’énergie nouvelle de Dongnampung vient de ce que chaque génération le recrée à sa manière. »
Pourquoi Dongnampung, maintenant ?
La jeunesse française des années 2020 aspire à des expériences communautaires dynamiques, où l’on se relie aux autres, et à une autonomie multiculturelle qui dépasse les cadres habituels.
Dongnampung répond exactement à cette attente.
On n’y est pas spectateur, mais participant.
Il suffit de prendre un tambour pour faire partie de l’équipe. On ne “prend pas un cours de culture coréenne” : on la vit, physiquement, et des amitiés naissent naturellement.
La langue coréenne s’invite d’elle-même dans le rythme. On échappe au stress urbain et au sentiment d’isolement ; dans la pulsation collective, on éprouve une forme de libération communautaire.
■ « Au moment où l’on frappe ensemble, naît une solidarité sans nationalité »
Énergie de l’instant, nourrie par l’adrénaline que crée naturellement le métronome du corps.
Comment rejoindre Dongnampung Paris ? Aujourd’hui, Dongnampung est ouvert à tous : débutants, Français, migrants, jeunes adoptés, étudiants étrangers…Aucune expérience scénique n’est nécessaire, aucune maîtrise préalable d’un instrument. Ce qui compte, c’est frapper ensemble et sourire ensemble
Un membre français témoigne :
« Quand je joue du buk, toutes les frontières disparaissent : Coréen, Français, étranger, étudiant ou salarié…Ici, pour la première fois, j’ai compris ce que signifie vraiment “vivre ensemble”. »

■ Informations pratiques
Dongnampung – Groupe de percussions coréennes
Lieu : Maison du Bouddhisme Won
6 Rue Condorcet, 94250 Gentilly
Métro ligne 14 : sortie Hôpital Bicêtre
Entraînement hebdomadaire (débutants bienvenus) Contact : pariswon@gmail.com
– 07 65 88 09 57


(Ecrit par Ônomad)
































































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