(photo : de gauche à droite : Marie-Thérèse et Jacques Grisolet, Lee Chun-geon,
Patrick Jouan au restaurant Quatre Saisons, Paris 15e le 11 septembre 2021
Ecrit par Patrick Jouan, ambassadeur de la paix DMZ
« Ma vie pour la liberté de la Corée ». Rencontre avec M. Jacques GRISOLET, l’un des derniers vétérans de la guerre de Corée.
Le soldat Jacques GRISOLET est né le 16 octobre 1928 à Lachapelle-en-Blaisy, juste à 8 km de Colombey-les 2 Eglises d’où est originaire le Général De Gaulle située, en Haute-Marne.
Avec le même courage que son aîné, il va dès ses 18 ans s’engagé comme parachutiste dans l’Armée de Terre. Il est le 3ème d’une famille de 10 enfants.
Le vendredi 13 février 1947 il reçoit son brevet de parachutiste à Bayonne et très vite intègre un régiment en Algérie pour une année et reçoit le grade de sergent, il est déjà très prometteur dans son engagement pour sa patrie .
En 1948 il se retrouve en Indochine au Tonkin puis retour en France en 1950 et fête ses 20 ans. Il cherche un travail. C’est alors que le conflit en Corée éclate le 25 juin 1950.
Le sergent Jacques Grisolet éprie de liberté et de démocratie se porte volontaire et s’engage pour aller combattre en Corée, de nouveau en Asie. N’hésitant pas et connaissant cette région il rejoint le bataillon français intégré dans les Forces de l’ONU. Les volontaires de France se regroupe à Fréjus et complète le régiment DR 2, détachement de renfort. Les soldats s’engagent pour une période d’un an et trois mois.
Passant par le Japon le bateau arrive à Pusan au début d’avril 1951. Déjà le conflit est bien engagé et son bataillon est vite demandé pour remplacer les soldats blessés ou morts.
Le sergent Grisolet est affecté à la 2ème compagnie de soldats coréens ROK, sous les ordres du commandement de l’armée américaine en tant qu’Airbone avec comme blason américai« un amérindien » ce qui rapproche les coréens car leur faciès est très similaire, fort et anguleux.
Il participe à plusieurs batailles comme Crèvecoeur, Triangle de feu, Chipyong-ni et d’autres…
Ce n’est pas facile de guider les soldats coréens du sud, surtout en anglais et petit à petit il apprend quelques mots de coréen, et parfois les coréens comprennent des mots français. Son bataillon comporte une trentaine de soldats
Les combats sont durs car les chinois et coréens du Nord, s’enterrent dans la hauteur des collines, se cachent sous terre lors des bombardements et réapparaissent ensuite, donc difficile de les déloger.
Il y a beaucoup de chinois qui se succèdent lorsqu’ils sont blessés ou tués ; aussi l’armée communiste reçoit des conseils de militaires russes et de l’armement soviétique.
Aussi les combats sont ardus, l’armée du sergent Grisolet courageusement se bat pour libérer le peuple coréen du totalitarisme évident qui dominerait la péninsule, comme en Chine et en URSS. Lorsqu’il faisait beau, c’était plus facile de continuer les combats surtout dans les montagnes, mais l’hiver c’était très dur.
Le sergent Grisolet retourne en France en juillet 1952, puis revient début 1953. Mais ce ne sont plus des combats rangés mais plutôt des escarmouches, des petites batailles jusqu’en 1953 lorsqu’un cessez-le-feu est conclu entre les armées alliées et ennemies séparant la péninsule coréenne en deux au 38ème parallèle. Pour beaucoup c’est une déception car l’armée du Nord n’avait plus trop de munitions et de combattants aussi une victoire était possible . Le spectacle très pénible pour les soldats et ses combattants sud-coréens est de voir la population de Corée du Nord s’enfuir désespérément vers le Sud, souvent avec presque rien comme bagages et surtout des enfants des bébés aussi.
Avant de repartir M.Grisolet a pu connaître plus la population coréenne, son accueil toujours chaleureux et respectueux. Il a reçu le grade de Sous-Lieutenant vers la fin de la guerre.
En 1953 le sergent Grisolet retourne en France ayant accompli son temps, certains soldats français resteront pour assurer le respect de l’armistice et de la ligne de démarcation du 38ème parallèle. Le sergent Grisolet recevra des médailles du Président Syngman RHEE de Corée, plusieurs distinctions ayant montré un grand courage et combattu avec honneur. Récemment il a reçu la Légion d’Honneur lors d’une cérémonie aux Invalides.
Lui et son épouse Marie-Thérèse continuent de participer à quelques cérémonies et invitations officielles. Il a toujours été heureux de revoir la Corée, de voir un spectacle des Little Angels et aussi de rencontre des soldats de Corée du Sud comme le colonel Bo-hee PARK décédé il n’y a pas si longtemps. (Patrick Jouan est vice président de Fédération Paix Universelle.)
Les français dans la nasse de Chipyong-ni
La postion perilleuse dans le fond de vallée alors que les Américains s'etaient avantageusement installés sur les comforts , se souvient Park, engagé coréen rattaché au
bataillon français.
Sept décennies plus tard, le terrain n'a guère changé autour de ce village tranquille près de Wonju, à l'epoque fait de maisons de toit de chaumes, aujourd'hui assorti d'une superette, toujours blotti autour d'une haute batisse à la charpente en bols elancée. C'est là dans la fabrique de makgeolli, cet alcool local acidale aux faux airs de lait de brebis, que le lieutenant colonel Ralph Monclar a installé son poste de commandement, quand les officiers americains ont pris leur quartier dans l'école.
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